
Emmanuel Gilbert
J’ai longtemps photographié pour moi-même. Un peu comme le photographe coréen Ahaé qui photographie « de ma fenêtre », mon champ d’expérimentation est avant tout mon environnement premier : Paris, mes lieux de séjours, … Je parle à dessein d’expérimentation. Le premier matériau est le hasard, l’aléatoire : des ciels qui ne durent que quelques instants, des lumières ou des ombres fugaces, des pauses longues pour capter des effets improbables. Ensuite, c’est ce que recèle cette part de hasard : des lumières que je vais pouvoir faire ressortir, des couleurs qui vont remonter et que je vais exploiter. Parfois, cela fonctionne ; parfois moins. Et la photo se construit autour de ces éléments : lumière et couleur, comme un peintre avec sa palette, ou un écrivain avec son style. Car le sujet, même s’il est central, n’est pas l’unique point...